> Sergio, tu as récemment adopté le Quad Cortex de Neural DSP pour tes enregistrements et tes concerts, qu’est-ce qui t’a convaincu de le faire ?
L'élément principal qui m'a convaincu pour la scène c'est qu'en étant confronté à des situations de line-check, avec plusieurs groupes, où les changements de plateau sont rapides, il est évident que les solutions numériques comme le Quad Cortex de Neural DSP allègent beaucoup le travail des ingénieurs. On a ainsi plus de temps pour se concentrer sur le son de la batterie et le mix général en bénéficie énormément. Ensuite, à l'utilisation, le Quad Cortex est le système supérieur à tout point de vue pour un guitariste en termes de confort et de pratique par rapport aux autres, car il n'est jamais nécessaire de passer par des menus pour accéder aux fonctions. Tout est disponible immédiatement à travers l'interface visuelle comme si on se trouvait devant les objets physiques, ce qui permet de répondre à n'importe quelle demande de la part des ingénieurs en quelques secondes. Et enfin, il sonne comme mes amplis déjà réglés. Cet appareil numérique est le premier à ne m'obliger à faire aucun compromis, ni sur la facilité de contrôle, ni sur le son.
> Est-ce la fin des amplis traditionnels cette fois-ci ?
Je ne pense pas, parce que le numérique et l'analogique se complètent, et forment un écosystème plus riche ensemble, pas une alternative inconciliable. D'un côté, le numérique aura toujours besoin des références sonores qui marquent les époques, et qui continuent à être développées par les constructeurs d'amplis et d'effets. L'impression de "vivant" que procure un ampli analogique reste quand même au cœur du plaisir de jouer de la guitare électrique, et c'est le modèle des appareils de modélisation, justement. D'un autre côté, le numérique étend les possibilités des plateformes analogiques, et facilite énormément le travail sur scène et en studio avec elles. En studio, le re-amping est par exemple très facile avec le Quad Cortex. En live, il y a bien sûr le côté multi-effets, mais aussi la capture d'amplis et la possibilité de créer des patchs complets effets + ampli, qui libèrent l'esprit et les pieds quand on veut jouer avec des changements de sons complexes. Au final, le Quad Cortex de Neural DSP permet d'emporter les sons d'amplis vintages ou boutiques sans contraintes, mais il a besoin d'eux pour exister.
> Les appareils de modélisation offrent tellement de possibilités qu’ils en deviennent parfois complexes à configurer. Comment se positionne le Quad Cortex à cet égard ?
Le jour où j'ai emporté un Quad Cortex pour le tester avec mon groupe Spit Reckless, j'ai eu besoin de seulement 20 minutes entre l'unboxing et le début de la répète pour charger une capture chopée sur le cloud et être opérationnel. Et les avis des membres du groupe ont été unanimes : on avait un son absolument parfait. J'ai mis beaucoup plus de temps pour des résultats à peine équivalents avec les autres appareils comme le Helix de Line6, les Axe FX I & II de Fractal Audio, ou le Profiler de Kemper. Dans l'univers des appareils numériques, le point d'excellence du Quad Cortex de Neural DSP par rapport à d'autres est d'être juste dans le mix en termes de dynamique, et pas uniquement dans la comparaison à l'ampli original "en laboratoire", à la maison ou au studio. Les ingénieurs de Quad Cortex ont tenu leur promesse de produire un son "algorythmiquement parfait" : le rendu du Neural DSP au sein d'un groupe est le même que celui de l'ampli correspondant dans toutes les situations, que ce soit en trio, en quintet, ou avec un batteur très présent… Cet aspect n'ayant pas besoin d'être géré, ça enlève toute une couche de mises au point et de prises de tête.
> Tu joues sur plusieurs instruments très différents, et ton travail au magasin te permet d’essayer presque tout ce qui existe. Est-ce que tu as remarqué des différences dans la reproduction entre par exemple une Strat, une PRS ou une Les Paul avec le Quad Cortex de Neural DSP par rapport à d'autres appareils ?
L'interface graphique, qui est aussi intuitive et robuste que celle d'un iPhone, est une bonne candidate, mais je dirais quand même que les possibilités physiques de cette machine pour répliquer l'expérience d'un ampli sont mes vraies favorites. Le système des entrées et sorties pour des configs 2 ou 4 câbles, le repiquage ou le re-amping, est facile à utiliser et très complet, c'est assez formidable.
> Sergio, tu es actif au sein de plusieurs projets (Spit Reckless et Idpop), comment traversez-vous la pandémie? Quels sont vos projets pour l’avenir ?
En ce qui concerne Spit Reckless, la pandémie nous a permis de prendre le temps de composer et d'enregistrer notre deuxième album, dont nous allons entamer le mixage prochainement. On vise une sortie en fin d'année, ou tout début 2023, avec probablement un ou deux singles entre-temps. Avec Idpop, qui est un trio avec Marie Mercier à la clarinette basse, et mon ami d'enfance Robi au chant, nous avons travaillé sur la post production de notre premier album qui va sortir cette année pour développer à fond notre identité sonore. Ça m'a donné l'opportunité de forger mes compétences dans les domaines de la prise de son, du mix et du mastering, et je pense pouvoir maintenant mener un projet comme celui-là jusqu'au bout, avec de bons résultats.
> Merci Sergio, souhaites-tu ajouter quelque chose pour conclure ?
Comme toujours : faites-vous plaisir en jouant de la musique, composez, expérimentez, échangez vos idées entre vous, avec nous au magasin. La musique c'est une passion, et y en a plus quand on la partage.