> Bonjour Gérard Métrailler, vous êtes notamment trompettiste à l'Orchestre de Suisse Romande (OSR) et professeur à la Haute Ecole de Musique (HEM) à Genève. Pourriez-vous brièvement présenter vos activités à nos lecteurs et lectrices ?
Je suis effectivement trompettiste dans l'Orchestre de la Suisse Romande (OSR) et professeur à la Haute Ecole de Musique de Genève. Je suis également professeur à l'Académie NEOJIBA à Salvador de Bahia au Brésil depuis maintenant quatorze ans. J'y vais deux fois par an pour enseigner pendant une dizaine de jours, même si la pandémie avait bloqué ça un temps.
> Quel a été votre parcours pour en arriver là ?
Mon parcours est assez atypique parce que j'ai fait du saxophone jusqu'à l'âge de 17 ans. Comme je viens du Valais, où un saxophone n'a pas vraiment sa place avec tous les brass bands, j'ai pris une trompette dans l'armoire de la fanfare. J'étais autodidacte jusqu'à 20 ans, et j'ai pris mon premier cours de trompette à 21 ans.
> Vous êtes allé très vite... On dit que pour bien jouer de la trompette il faut travailler beaucoup. Vous avez travaillé beaucoup-beaucoup alors ?
Oui, j'ai beaucoup travaillé, mais finalement sans faire plus que nécessaire. J'avais surtout l'envie et la volonté de faire de la musique, mon métier ; ma vie. Quand je suis arrivé à Genève depuis Chalais (NdR. dans le Valais) pour faire des études au Conservatoire, je me suis aperçu très vite en écoutant l'OSR pour la première fois au Victoria Hall que c'était là – dans un orchestre – que je voulais faire ma vie.
> Comment étaient les débuts ?
C'était la grande aventure. Je me souviens qu'on a fait le tour du monde l'année où je suis rentré, en 1987. On faisait des tournées de quatre semaines, et on avait un succès énorme dans des salles prestigieuses, avec des solistes prodigieux, et Armin Jordan, qui m'avait fait entrer, et qui était un chef extraordinaire... C'était hyper motivant.
> Et puis vous avez intégré la HEM tout de suite ?
C'est venu une dizaine d'années plus tard, en 1994. J'ai d'abord enseigné aux Cadets de Genève juste à côté, et puis j'ai eu ensuite l'opportunité de faire un intérim' au Conservatoire. Mais j'ai fait le concours à la HEM – qui s'appelait "Conservatoire supérieur" à l'époque – seulement ensuite.
> Et NEOJIBA à Salvador, c'est venu quand ?
J'y ai débuté en 2009. En fait, c'est une académie comme le Systema au Venezuela. C'est une école qui permet aux jeunes de la rue d'avoir accès à des instruments et d'apprendre à jouer de la musique. Ricardo Castro, un grand pianiste qui est aussi professeur à la HEM, a voulu monter quelque chose de similaire à Salvador. Comme en 2009, l'OSR était au Brésil – pour la première fois, il me semble – Ricardo nous a demandé de rester une semaine de plus pour enseigner, et c'est parti comme ça. Au début il y avait 80 jeunes, et maintenant il y en a entre trois et cinq mille. Évidemment, c'est une expérience extraordinaire au niveau humain, au niveau musical... A tous les niveaux, en fait. J'aimerais même avoir plus de temps pour faire profiter les jeunes là-bas de ce qu'on peut leur apporter.
> En tant que musicien professionnel, quelle est votre actualité et quels sont vos projets ?
A mon âge, les projets sont plutôt de lever le pied, parce que ça fait quand même "quelques" années que je cours dans tous les sens avec l'OSR et la HEM. Ça fait maintenant longtemps que j'ai des élèves, des étudiants, que je fais des voyages au Brésil... Avant je travaillais aussi avec l'ensemble Contrechamps, mais j'essaie maintenant d'avoir un peu plus de temps pour moi. J'envisage de faire plus d'enseignement et d'arrêter l'OSR à moyen terme pour pouvoir faire plus de masterclasses, de jurys, des choses que je dois refuser maintenant parce que l'Orchestre est de plus en plus prenant. J'ai l'impression que l'Orchestre travaille plus maintenant qu'avant, même si on nous dit que ce n'est pas le cas, mais c'est plus compliqué de dégager du temps libre pour des activités extérieures. Si c'est à Genève, il n'y a pas de problème – j'arrive toujours à m'arranger pour enseigner à la HEM – mais aller au Brésil pour enseigner, ou faire des masterclasses ailleurs, c'est délicat de pouvoir trouver des créneaux sur une année. Donc là, par exemple, j'ai enseigné à Bordeaux pour quelques jours, et en mai je vais enseigner à Aix-en-Provence, puis je pars ensuite au mois de juin au Brésil. J'espère ménager plus de disponibilité pour accepter ces opportunités à l'avenir.
> Vous semblez particulièrement passionné par l'enseignement et la transmission...
J'adore transmettre, partager avec les étudiants, surtout comme au Brésil : en treize ans, j'ai réussi à former une classe merveilleuse, avec des étudiants qui jouent vraiment bien. Un de mes élèves du début est maintenant professeur de trompette à l'Université de Recife, c'est très gratifiant, et humainement c'est important pour moi. C'est d'ailleurs toujours un peu étrange pour moi quand je reviens en Europe et que je vois les élèves qui ont tout à disposition, et pas autant de motivation. Du coup ils n'aiment pas me voir rentrer du Brésil, parce que mes exigences montent d'un cran (rires).
> Avec plus de 35 ans au sein de l'OSR, vous avez vu cet orchestre changer. Quelles sont vos impressions concernant son évolution ?
Le monde de la musique a évolué, et l'Orchestre, comme tous les orchestres, aussi. Je me demande toujours si les meilleurs souvenirs que j'en ai, ceux des débuts, sont vraiment les meilleurs moments que j'y ai passé. Mais avec le recul, même si le dernier concert que j'ai joué avec l'OSR à Berlin il y a quelques semaines était probablement le meilleur – c'était un concert magnifique, où nous avons joué la troisième de Beethoven – les tournées qu'on faisait au début étaient plus confortables au niveau de l'organisation. Au début, quand on allait au Japon, c'étaient des salles combles, on signait des autographes à la sortie, c'était impressionnant. C'est encore un peu comme ça au Japon, mais tout change et maintenant, les tournées sont un peu plus fatigantes. Mais la qualité des représentations augmente, et l'Orchestre aussi. Nettement.
> A quoi attribuez-vous cette amélioration de la qualité de jeu de l'OSR ?
L'Orchestre a été rajeuni dans les années 80. On n'est plus limité à Genève ou à la Suisse, on vient de partout pour jouer dans l'OSR, et le niveau des musiciens engagés est plus élevé maintenant.
> Comment vous sentez-vous au sein de l'OSR à présent ?
C'est difficile à dire. Peut-être que les conditions de travail étaient meilleures auparavant. Après, c'est difficile de comparer. J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à jouer au sein de l'Orchestre et je n'éprouve aucune lassitude. L'expérience aide à bien réagir, même aux situations difficiles. On se connaît mieux et on s'adapte plus vite. Peut-être qu'avec l'âge on se fatigue plus, mais je pense avoir toujours suffisamment d'énergie. Et puis il y a évidemment eu le Covid qui a chamboulé pas mal de choses au niveau des voyages et de l'organisation de l'Orchestre.
C'est peut-être pour ça qu'il y a beaucoup de choses qui ne sont pas terribles en ce moment. La dernière tournée qu'on a faite l'a été en remplacement d'une tournée en Asie, donc c'est une tournée organisée en dernière minute, et à cause de ça, les déplacements sont compliqués. On joue à Anvers et Lille tout en dormant à Bruxelles et le lendemain matin on prend l'avion pour jouer à Berlin... Les concerts sont importants, mais devoir faire 5-6 heures de voyage le jour même du concert, c'est quand même pas idéal. Même si ce n'est pas constamment ainsi, j'ai l'impression que tout se resserre un peu, comme partout en ce moment, d'ailleurs.
> Qu'est-ce qui vous a motivé à jouer de la trompette ? Et vous souvenez-vous de votre première trompette ?
Alors comme je l'ai évoqué, je jouais d'abord du saxophone, et j'avais un assez bon niveau de fanfare, mais je ne voyais pas d'avenir pour moi en tant que saxophoniste en Valais. J'ai donc décidé, vers mes 16-17 ans, de prendre une trompette pour voir ce que ça donnerait. Mes frères, qui étaient aussi musiciens, m'ont beaucoup aidé, et ce ne sont sinon pas des joueurs de cuivres, mais un percussionniste et un chanteur qui m'ont transmis les notions de base, et surtout l'envie de jouer. Je ne me souviens pas bien de ma première trompette par contre, parce que j'avais juste pris un truc dans l'armoire de la fanfare. C'était un vieux modèle de Courtois. Mais après, j'ai pu acheter un cornet Getzen, que j'ai encore. Lui, c'est le premier instrument que j'ai acheté.
> Vous jouez encore du saxophone, ou peut-être d'autres instruments ?
J'ai rejoué du saxophone il y a quelques temps, et c'est marrant parce que pour moi, c'est un peu comme le vélo. Je veux dire que je me souviens des doigtés, même si pour sortir un bon son, il me faut quelques minutes. A vrai dire, je n'ai pas beaucoup de temps pour me consacrer à d'autres instruments, mais j'aimerais bien faire du piano. J'en ai joué pour les études et j'ai presque tout oublié. Mais d'ici à quelques années, quand je serai à la retraite, je me mettrais à faire un peu de piano.
> Quels sont vos styles de musique préférés, et comment vos goûts ont-ils évolué avec le temps ?
Quand j'ai commencé, j'écoutais évidemment beaucoup de musique de brass band, car en Valais, il n'y a que ça. Après, j'écoute bien sûr beaucoup de musique classique. J'aime aussi beaucoup la musique baroque, même si on n'en fait pas beaucoup à l'OSR. Quant au jazz, va leur dire... J'en écoute beaucoup, mais je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion d'en faire et de travailler l'improvisation, par manque de temps principalement. D'une manière générale, je suis très bon public, donc j'écoute de tous les styles.
Une chose que j'adore maintenant, c'est être dans la fosse d'orchestre à l'opéra. Même si c'est frustrant de ne pas voir la scène, je trouve que l'opéra est un spectacle complet extraordinaire. Parfois ce sont des opéras longs et on ne joue pas beaucoup, donc on peut même lire discrètement dans la fosse. Pas la musique, mais un vrai bouquin – je ne devrais peut-être pas le dire (rires). L'opéra, c'est un peu ce que j'aime le plus à l'OSR. Même si une symphonie de Bruckner, de Brahms ou de Mahler, c'est fantastique, à l'opéra il y a la scène ET l'orchestre, les décors... C'est une grande chance à Genève de pouvoir faire ça, on a une salle reconnue mondialement, et l'Orchestre est aussi très réputé – à raison.
> Que demande le peuple ?
On peut le dire comme ça, oui. Je me suis présenté à d'autres concours, comme à Paris en 1992. Mais quand je suis arrivé là-bas, je me suis demandé "mais qu'est-ce que tu fais là ?" Je suis arrivé en finale du concours, mais je n'étais pas convaincu déjà à l'époque. On a une qualité de vie exceptionnelle ici. D'ailleurs, c'est un peu le contraire qui se passe maintenant : ce sont les musiciens de Paris qui cherchent à venir à Genève.
> Quelles sont vos influences majeures ?
J'ai eu la chance de connaître Maurice André, un grand personnage dans le monde de la trompette. C'est un dieu de la trompette, et il a tellement fait pour l'instrument, tellement amélioré le répertoire avec toutes ses transcriptions pour la musique baroque, les concertos... Il a fait beaucoup, et pas que pour la trompette, mais pour les instruments à vent et la musique en général. Il a su développer le répertoire et il a donné une place au soliste d'instruments à vent sur les scènes. Puisque j'ai eu un prix du concours Maurice André en 1988, j'ai eu l'opportunité de faire sa connaissance et de le rencontrer plusieurs fois ensuite. C'était quelqu'un de tellement généreux, tellement simple...
C'est souvent le cas des grands artistes, et toutes les personnes très talentueuses que j'ai rencontrées étaient des personnes qui avaient un grand cœur. Il y a bien sûr ceux qui sont insupportables, mais ce ne sont jamais les meilleurs pour moi. Parce que si on est artiste, on doit avoir une certaine sensibilité. Il y a plein d'opportunistes, évidemment, et qui sont aussi de bons musiciens, mais ce ne sont jamais les meilleurs que j'ai rencontrés. Il y a peu, j'ai encore revu Guillaume Jehl, que je connais bien, à Berlin. il est trompettiste solo de l'Orchestre de Berlin, et c'est un ange ! C'est quelqu'un de tellement simple, ouvert, abordable et qui ne se prend pas la tête ; ça, ça m'inspire.
> Sur quelle trompette jouez-vous aujourd'hui et pour quelles raisons l'avez-vous choisie ?
Je joue des trompettes Vincent Bach qui viennent de chez Servette-Music et qui sont équipées du nouveau système Vibrabell de René Hagmann. Si je joue sur Vincent Bach, c'est parce que j'aime beaucoup le son, la résonance et la réponse de ces trompettes. Ça me parle plus que le son d'autres instruments comme Yamaha, qui fonctionnent très bien. J'ai des petites trompettes Schilke, mais pour celles que j'utilise le plus – en Ut et en Sib – j'ai besoin de sentir vibrer l'instrument, de pouvoir façonner mon son. Une Vincent Bach, avec le système Vibrabell en plus, c'est parfait pour moi.
> Ça nous fait toujours plaisir d'entendre que le travail de René est apprécié...
Pour moi, la recherche qu'il a effectuée est vraiment géniale, mais j'ai l'impression qu'elle n'est malheureusement pas assez connue. Pourtant pour toutes les personnes à qui je fais essayer mes instruments, c'est une révélation. Transformer une trompette est toujours un peu difficile ; on a des scrupules à avoir une bonne trompette et à la démonter puis la remonter... Mais là avec le travail de René, c'est facile. Le système Vibrabell, c'est un truc super : pouvoir changer la branche, de modifier le gap vers l'embouchure, c'est fantastique. Je le conseille à tout le monde. Il faudrait que toutes les trompettes en soient équipées, car la différence est énorme : plus de confort de jeu, une meilleure projection du son... On a l'impression de faire corps avec l'instrument. J'ai essayé plusieurs systèmes intéressants, comme le Spada, mais là on est sur un autre niveau. Les connaissances de René sont sans limites, et encore une fois, c'est quelqu'un qui est tellement simple à aborder : Il partage ses connaissances, sa passion. Il connait tous les systèmes de tous les instruments, et il les joue tous. Donc quand on vient chez lui et qu'on lui pose une question, il y en a pour 2h. Mais quel bon moment à chaque fois !
> Vous changez le pavillon parfois ?
Oui mais en fait, j'utilise deux trompettes, suivant le répertoire que je joue. J'ai une trompette que j'utilise beaucoup pour le répertoire de l'Orchestre, où on doit jouer avec plus de son – le répertoire allemand, je dirais. On utilise aussi des trompettes allemandes – et j'utilise une autre trompette si je veux jouer du répertoire français, avec plus de finesse. C'est également la trompette que j'utilise pour donner mes cours, et jouer les concertos. Mais ce qui change principalement entre ces trompettes, c'est la branche. J'utilise une branche Malone pour l'Orchestre, et une 25A pour le reste.
> Comment décririez-vous votre expérience avec Servette-Music ?
Je suis pas un très bon client parce que je les ai transformés, mais j'ai gardé mes instruments des débuts... J'ai déjà dû faire refaire le système de pistons d'une trompette parce qu'il y avait du jeu, mais c'est difficile pour moi de me séparer d'un instrument qui fonctionne bien à moins d'une casse, d'une chute ou autre chose qui le rend irréparable. Je me souviens aussi avoir un jour acheté une trompette que j'ai revendue trois mois plus tard, et j'ai repris ma vieille (rires). Mais j'ai beaucoup de chance, parce que si j'ai un problème, je viens chez Servette-Music et René ou Claudio me prennent en charge dans les cinq minutes, c'est le grand luxe.
> Quels sont les meilleurs souvenirs musicaux de votre carrière ?
Il y en a plusieurs en fait, c'est difficile de faire le tri. On ne peut pas oublier avoir fait le tour du monde à 25 ans pour jouer dans des salles de concert mythiques. Quand on passe de la Corée au Japon pour aller ensuite en Californie, ça marque. Mais c'est chaque fois des souvenirs incroyables. Les tournées, ça laisse de grands souvenirs. Je me souviens d'être allé à la muraille de Chine au cours d'une tournée là-bas, mais je me souviens plus en quelle année. Au fond, les grands souvenirs, c'est ceux des tournées dans les salles les plus prestigieuses avec des grands solistes. Puis il y a des grands chefs qui marquent – et on en a plus régulièrement mainentant. La période d'Armin Jordan, c'était une période formidable. Il y avait une ambiance et une manière de travailler qui étaient vraiment très agréables et les résultats étaient là.
Et puis il y a eu la rencontre avec Maurice André. Je me souviens de l'avoir rencontré par hasard un jour quand j'étais en tournée à Tokyo. On a beaucoup parlé, et il m'a invité dans sa chambre pour essayer du matériel qu'il était en train de monter. Il me demandait mon avis... C'était un moment inoubliable.
> Vous composez de la musique ?
Je ne me sens pas du tout l'âme d'un compositeur, et pour les arrangements, il faut du temps que je n'ai pas, et puis je n'ai pas non plus la formation. Quant à l'improvisation, c'est carrément un autre métier. Je me dis parfois que j'aimerais faire du jazz, mais j'aurais envie d'en jouer peut-être sur un autre instrument qu'une trompette. Mais je n'ai pas beaucoup de temps pour tout ça.
> Quels sont les grands projets qui vous animent pour l'avenir ?
Transmettre. Continuer de transmettre et aller jusqu'au bout. J'adore le contact avec les jeunes, les élèves et les étudiants. Je crois pouvoir continuer comme je le fais maintenant avec autant de passion. J'adore toujours apprendre, trouver de nouvelles techniques, faire des rencontres... J'invite beaucoup de gens à la HEM, car on a la chance de pouvoir le faire – et d'aller voir ailleurs aussi, de voyager pour apprendre. Je pense qu'on n'a jamais fini d'apprendre et pour moi l'enseignement, c'est vraiment une passion. Lancer des projets, ça viendra une fois que j'aurais plus de temps, que j'aurai plus de liberté pour voyager, aussi.
> Quels conseils donneriez-vous aux jeunes trompettistes qui débutent ?
La trompette, ça reste un instrument qui est difficile, qui demande beaucoup de discipline, de travail. C'est vraiment un instrument des plus exigeants. C'est un instrument qui est exigeant au niveau de l'émission, pour obtenir un bon son, avoir une belle sonorité... On peut très bien jouer, puis se fatiguer très vite et tout d'un coup, plus rien ne sort. C'est difficile, c'est exigeant et il y a la pression : la pression des chefs, la pression des collègues, la pression du public... On peut se faire mal avec la trompette... Bref, mon conseil à celles et ceux qui débutent, c'est de ne pas choisir la trompette (rires).
Mais plus sérieusement, je trouve que le plus difficile, c'est de trouver la bonne manière de travailler. On peut faire 8h par jour de trompette et n'arriver à rien, ou au contraire travailler 2h et avancer à pas de géant. Je me bats pour essayer de trouver la bonne méthode avec mes élèves. Et finalement, le meilleur conseil que je puisse donner, c'est celui que je suis moi-même : il faut être persévérant. Des jours ça marche mieux que d'autres, mais comme dans tout, en restant ambitieux et curieux, on trouve un chemin pour avancer. Et puis il faut cultiver sa sensibilité.