> Bonjour Edwin, tu es professeur de batterie et percussion à l’ETM et tu fais une belle carrière en tant que percussionniste et batteur. Peux-tu présenter ton parcours musical ?
Je viens d’un quartier populaire de Caracas au Venezuela, d’où sortent tous les grands musiciens de la région. J’ai commencé avec la danse, quand j’avais 6 ans, sur fond de musiques afro-caribéennes, car on apprenait à jouer tous les styles latins. Cela m’a introduit dans le monde des percussions et a ancré en moi la connaissance de toutes les musiques d’Amérique du Sud, de la rumba à la salsa. A part la danse, j’ai eu la chance de faire aussi un peu de cinéma, mais j’ai vraiment eu le déclic avec les percussions. J’ai su que je voulais devenir musicien, et je me suis mis à travailler beaucoup dans ce sens.
A 18 ans je suis venu à Paris, où j’ai fait des rencontres formidables, qui m’ont ouvert des portes. J’ai ainsi notamment joué la percussion sur la bande son du film Incontrôlable, et joué avec Cheik Amadou Tidiane Seck, un claviériste malien bourré de talent. J’adorais cette scène parisienne, sur laquelle je pouvais aborder tous les styles avec mes instruments, sans être cantonné à un genre.
Depuis, j’ai fait une carrière en tant que percussionniste de Steve Winwood, et j’ai travaillé avec Rodrigo y Gabriela, et Mercado Negro, un orchestre fameux de musique latine, avec qui on a accompagné tous les artistes les plus connus de la scène salsa, etc. J’ai aussi mon projet, qui s’appelle tout simplement Edwin Sanz. J’ai réalisé deux albums, et on vient de sortir un single pendant la pandémie.
Et puis en ce moment je travaille avec un pianiste très renommé en France qui s’appelle Thomas Enhco, avec son frère trompettiste David, et un chanteur lyrique Emiliano Gonsalez, et une chanteuse de flamenco, Paloma Pradal, un contrebassiste Jérémie Bruyère. Ensemble, nous reprenons toutes les chansons de Violeta Parra dans un projet qui s'appelle Violeta meets Jazz. Enfin, j’enseigne au conservatoire depuis 4-5 ans, et j’ai rejoint l’ETM, où j'enseigne les percussions latines, il y un peu plus d’un an.
> Quels sont tes styles préférés ? Comment ton approche a évolué avec le temps ?
Pour moi il y a quelque chose de beau à trouver dans tous les styles. Si on parle de zone de confort, c’est bien sûr la musique latine. Mais j’ai eu la chance, comme quand j’ai joué avec Rodrigo y Gabriela, d’aborder des approches différentes. Ils viennent du rock, et j’ai donc écouté et analysé la manière dont frappent les batteurs de rock pour m’inspirer. Avec Steve Winwood, j’ai dû m’appliquer à apprendre ce qu’avaient fait mes prédécesseurs. Le percussionniste de Traffic par exemple était africain, et il avait une façon de jouer les congas en remplissant plus d’espace. Pour reproduire ces impressions, j’ai donc enrichi ma manière de jouer.
Là j’apprends à jouer du jazz, c’est un super challenge. Repiquer les solos, analyser la manière dont les batteurs attaquent ou retiennent leurs coups sur la caisse claire, les nuances de jeu, les sonorités… Ça n’a rien à voir avec ce que fait un batteur de rock ou de musique latine. En tant que percussionniste je dois savoir à la fois accompagner l’ensemble et tenir la baraque, mais le contexte change selon les projets, et je dois dire que j’aime évoluer plus que jouer un style en particulier. Je me considère toujours comme un étudiant, qui doit apprendre tous les styles.
> Quels sont tes instruments préférés ? Sur quoi joues-tu aujourd’hui ?
Actuellement j’ai un contrat avec Gon Bops, une des marques les plus anciennes aux US, et je joue sur leurs instruments avec beaucoup de plaisir. La qualité et les finitions sont exceptionnelles, et le son est naturellement fantastique. Je joue avec des timbales Luisito Quintero, des congas Robert Quintero, et tout le reste de leur gamme, en fait. J’utilisais des cymbales Sabian et des baguettes Ovation jusqu’à il n’y a pas si longtemps, mais je viens de changer pour des Istanbul Agope et des baguettes Vater, car je cherchais à produire un son plus chaud.
Pour la batterie, j’aime beaucoup les Gretsch. J’adore leur son. Là j’en ai une des années 80 pour le jazz, il me semble que c’est une Brooklynn. Elle a un son soft, chaleureux, et ça me plaît. J’apprécie aussi le son des Sonor, et celui des Yamaha.
> Qu’est-ce qui est important pour toi dans un instrument de percussion ? Quels conseils donnes-tu à tes élèves qui souhaitent en acheter un ?
Je conseille toujours à mes élèves de se laisser guider par le son et leur ressenti au toucher, aussi bien pour les percussions que pour les batteries. Quand on frappe, la résonance doit être l’élément principal qui motive le choix. Je leur dis aussi que ça reste subjectif, car on n’est pas tous sensibles aux mêmes choses, et que c’est donc important de suivre leur instinct, et leurs goûts personnels.
> Tu as vu notre sélection chez Servette-Music au magasin, qu’en penses-tu ?
Il y a des marques fiables et une grande diversité. Quel que soit le style qu’on joue, on peut trouver dans votre sélection un instrument qui conviendra parfaitement, et ce sera un bon instrument. Je parlais d’ailleurs avec mon prof de batterie de jazz, et quand il a cherché un magasin pour acheter une batterie, après quelques recherches, son choix s’est finalement porté sur Servette-Music.
> Quelle est ton expérience avec Servette-Music ?
C’est à Stephan Montinaro que j’ai acheté ma première batterie, il y a une quinzaine d’années. J’en ai un excellent souvenir. Le fait d’être accueilli par un musicien et un spécialiste, pas un commercial, est un gros plus. Les conseils sont bons et c’est agréable et sécurisant, en tant que client et musicien, mais aussi en tant que professeur quand j’envoie mes élèves, car je sais qu’ils seront bien accompagnés.
> Pourrais-tu nous présenter tes projets en ce moment ?
A cause de la pandémie, la tournée prévue avec Steve Winwood a été annulée. Actuellement, je prépare plusieurs albums en mon nom : un nouvel album de musique latine, un autre plus fusion, dans lequel j’aimerais démontrer mon jeu à la batterie, et enfin un autre plus jazz/fusion sud-américaine.
En tant que sideman, je viens d’enregistrer les percussions pour l’album d’un contrebassiste sud-américain qui s’appelle David Blido, et nous avons des concerts prévus ensemble. Il y a ce projet jazz autour des chansons de Violeta Parra dont je t’ai parlé au début, et Mercado Negro, avec qui nous avons des dates aux Pays-Bas prochainement… Au milieu de tout ça, j’essaie quand même de passer du temps avec ma famille, car c’est important pour moi.